May 26 2010

Vietnam – Le Nord

Nous avons pris le très confortable train de nuit pour nous rendre dans le nord-ouest du Vietnam à Lao Cai. Quel bonheur lorsqu’à la sortie de la gare,  nous passons au milieu de ces 30 ou 40 minibus en direction de Sapa (ville la plus fréquentée de toute la région) pour aller à la gare routière prendre l’unique bus pour Bac Ha. Au milieu des locaux, nous ne serons accompagnés que par un gentil couple de québécois.

Nous sommes arrivés à Bac Ha en milieu de semaine lorsque la ville est abandonnée des touristes. Nous avons apprécié cette ville pour son calme et ses paysages époustouflants aux alentours. Une belle promenade en moto d’environ 100km nous a permis d’aller à moins de 10km de la frontière chinoise. C’est la première fois que nous voyions des montagnes entièrement façonnées par l’homme : il y a des cultures à tous les niveaux, les rizières en terrasse donnent un effet surprenant.

Nous avons pu nous rendre au petit marché très typique de Can Cau à flanc de colline, à 30km de Bac Ha. Les habitants des villages environnants viennent vendre leurs petites récoltes (les litchis sauvages sont très bons), le ruou (alcool de maïs traditionnel pas mauvais non plus), des cochons, des buffles, ou même des chiens. En effet, pour confirmer tout ce que nous avions vu jusqu’ici, le chien est vendu comme n’importe quel animal sur les marchés. Ici, ils étaient vivants, nous en verrons morts sur le marché de Bac Ha le lendemain, dur dur… Ce marché est aussi un lieu où les villageois viennent pour discuter, manger, boire, écouter un peu de musique. Tous en habits traditionnels très colorés, le marché de Can Cau est pour nous une expérience dépaysante et au plus proche de la culture Hmong fleur. Nous avons aussi fait le marché de Bac Ha qui est plus important que celui de Can Cau. Marché vivant et varié, nous avons apprécié l’effervescence qui régnait alors dans le village.

Nous nous sommes ensuite arrêtés à Sapa pour une après-midi car c’était une escale obligatoire pour nous rendre à Dien Bien Phu. En quelques heures, nous avons pu confirmer tout ce que nous avions lu ou entendu sur ce lieu. Ici, peut-être encore plus qu’ailleurs, les dérives du tourisme sont accablantes. Dans ce si joli paysage, des hôtels poussent de partout sans aucune harmonie, on trouve des pizzas et des hamburgers à tous les coins de rues et enfin on se fait accoster toutes les 30 secondes par les villageois venus vendre des souvenirs (enfants comme adultes). Sapa est une mascarade, tout est organisé pour accueillir des touristes en grand nombre, ces derniers cherchant une rencontre folklorique avec des minorités ethniques sans se poser trop de questions. Pour le respect des populations locales, Sapa est l’exemple à ne pas suivre, car ici tout est question d’argent et non de rencontre. Sapa est surement le lieu qui nous fera détester le terme très à la mode de « Trek à la découverte des minorités ethniques ».

Ici comme partout dans le monde, il est déconseillé d’acheter quoique ce soit aux enfants, cela ne les aide pas mais au contraire les incite à ne plus se rendre à l’école. L’argent récolté est rarement pour eux mais pour des adultes peu scrupuleux qui se servent des enfants pour amadouer les touristes.

Nous voulions ensuite rejoindre Dien Bien Phu pour passer la frontière avec le Laos. C’est donc, par une route tout aussi magnifique que fatigante que nous avons rejoint cette ville. Les paysages sont encore une fois impressionnants : des rizières dans des endroits impossibles, de belles montagnes et une végétation luxuriante. Après environ 9h de trajet, entassés à 20 dans un van, nous sommes arrivés dans cette ville sans cachet et tristement connue pour la sanglante bataille de 1954 qui mis fin à la guerre d’Indochine.