Jun 28 2010

Bilan final – Nos top 3

Nos 3 pays préférés

Nos 3 « petites » villes préférées

Nos 3 paysages préférés

Nos 3 sites historiques préférés

Nos 3 sites paisibles préférés

Nos 3 moments forts

  • Echanges avec l’incroyable famille de Battambang (Cambodge)
  • Rencontre avec les enfants des rues de Katmandou avec APC (Népal)
  • Moments passés avec les petites filles de l’orphelinat de Hué (Vietnam)

Nos 3 pires moments

  • Notre état lamentable à cause de la giardiase lors du trek du Langtang et Gosainkund (Népal)
  • Nos 2 kilomètres de marche avec nos gros sacs et en pleine chaleur suite à l’arnaque du bus (Vietnam)
  • Trajet de 10h, entassés dans un mini-bus sur des routes infernales, pour nous rendre au trek (Népal)

Nos 3 rencontres préférées avec la faune

  • Face à face avec les rhinocéros du parc de Chitwan (Népal)
  • Découverte des calaos de Khao Yai (Thaïlande)
  • Ballade magique sur le Mékong au milieu des dauphins d’eau douce (Laos)
  • Et tous les chiens, chats, vaches, buffles, cochons, poules… rencontrés à chaque coin de rue

Apr 3 2010

Népal – Bilan

Le Népal est un pays qui a mis plusieurs jours avant de nous séduire réellement. Nous avons été au début un peu déboussolés par sa capitale grouillante et son si grand nombre de touristes. Nous avons adoré le trek (fatiguant mais avec des vues inoubliables), le safari dans le parc national à la recherche des rhinocéros avait quelque chose de magique, enfin Katmandou et sa vallée ont révélé quelques lieux admirables.

C’est le premier pays à majorité hindouiste que nous avons visité et c’est vraiment différent des pays bouddhistes. Selon certain, le Népal est comme un petit aperçu de l’Inde en un petit peu plus calme. Nous qui avons trouvé les villes du Népal déjà extrêmement animées, on imagine….

En préparant notre voyage, nous avons beaucoup entendu parler du Népal et il semblerait que ce pays soit toujours assimilé à ses activités de montagne (trek des Anapurnas et de l’Everest essentiellement). Ce pays a aussi de beaux parcs nationaux et une richesse architectural à découvrir. Mais le plus important en limitant ce pays au trek concerne la population, nous oublions alors que le Népal est un des pays les plus pauvres au monde. Nous avons en effet été marqués à notre arrivé par le niveau de vie des népalais. En 2007, 68% de la population gagnait moins de 2 dollars par jour. C’est étrange de constater qu’un pays si touristique puisse être si pauvre. De tout les pays que nous avons faits, le Népal est celui où nous avons été le plus confrontés à la difficulté de la vie, ici même les enfants sont malmenés. Le tourisme n’est vraiment pas bénéfique pour tous.

Nourriture

Le plat national s’appelle le daal bhaat, il se compose de riz blanc, d’une soupe de lentilles et d’un curry de légumes. Il peut parfois être accompagné d’un peu de viande. Les népalais mangent cela midi et soir, c’est assez bon quand cela est bien préparé, simplement ce n’est pas très varié. Au restaurant, il est toujours servi à volonté ce qui est pratique sur les chemins de trek. On trouve aussi beaucoup des nouilles sautées avec des légumes ou de la viande (chow mein).  Il y a de nombreux plats provenant des pays voisins, comme les « momos » du tibet. Ce sont des gros raviolis, de viande ou de légume, frits ou cuits à la vapeur. Enfin, il ne faut pas oublier les chapatis (pain indien sans levain) ou les délicieux nans.

Tous ces plats sont bons mais ils représentent quasiment l’ensemble des spécialités népalaises. C’est pourquoi, nous étions très contents de manger indien lorsque cela était possible. Ce sont souvent des currys de viande bien épicés accompagnés d’une bonne quantité de riz. Au Népal, il faut oublier les légumes.

Transport

Le Népal est un pays montagneux et il ne faut donc pas se fier au kilométrage mais plutôt au temps restant indiqué par le chauffeur. Nous avons eu des routes correctes à Katmandou et dans sa vallée, par contre nous avons fait environ la moitié du chemin, pour nous rendre à la ville départ du trek, sur des chemins en terre. Nous nous sommes même retrouvés sur une route en travaux où il a fallu attendre 15 bonnes minutes sous un soleil de plomb, que la pelleteuse arrive pour nous remettre la route dans un état raisonnable pour que le bus puisse passer.

Au niveau des moyens de locomotion, nous avons utilisé les taxis pour Katmandou. Il y en a  beaucoup et ne coûte vraiment pas cher. Sur les plus longs trajets, nous avons utilisé essentiellement des bus locaux. Cela est impressionnant de voir le nombre de personnes que l’on peut entasser dans si peu d’espace. Complètement comprimés les uns sur les autres, nous étions certains que plus personne ne pouvait monter, et pourtant le bus continuait de s’arrêter pour prendre le moindre passager sur le bord de la route et en poussant assez fort, ils arrivent à rentrer… Vraiment incroyable. Enfin, les népalais sont petits, et donc les bus ne sont pas fait pour les gugus d’1m85 de mon genre. Le plafond ne semble pas dépasser les 1m60 et j’ai du passer de très longs moments le coup cassé en deux  à attendre le moment magique de la descente.

Dernière chose, les népalais ne semblent pas avoir la même notion que nous « d’espace privé », vous savez cette bulle invisible à quelques centimètres de vous dans laquelle vous n’aimez pas trop qu’un inconnu rentre. Ici, il ne semble pas poser de problème d’utiliser votre genoux comme accoudoir, votre épaule comme oreiller ou enfin de se coller généreusement sur une des parties de votre corps, même la tête. Cela peut paraitre drôle et farfelu mais c’est réellement ce que nous avons vécu, un peu surpris, lors de nos trajets en bus publique, et lorsque nous devons faire 12h de suite entassés et sous le soleil, c’est long.

Budget

Les grosses dépenses lors de notre séjour concernent les droits d’entrée des différents lieux ou monuments ainsi que les guides pour le trek et notre marche dans le parc national du Chitwan. Hormis cela, le logement et la nourriture ne coutent vraiment pas cher. Tout compris (logement, nourriture, transport, guides, entrées, visas…), 29 jours nous ont couté 1007 euros, soit un peu moins de 35 euros par jour pour 2.


Apr 2 2010

Népal – Association Pomme Cannelle

Elise avait rencontré sur Paris, Véronique, membre de  l’Association Pomme Cannelle, chargée du recrutement des bénévoles, afin de se renseigner sur ce que l’on pourrait faire une fois au Népal.  L’Association a pour vocation d’aider les enfants à sortir de la rue à Katmandou. On peut vous le dire maintenant, c’est la première fois que nous avons vu autant d’enfants ainsi livrés à eux même dans la rue, cela est terrifiant. Garçons comme filles (il y a quand même beaucoup plus de garçons) de tous les âges, errent dans la rue, sniffent de la colle, fouillent les décharges, mendient, jouent…

« Enfants en rupture, en situation de survie, sauvages, violents ou victimes, enfants délaissés, livrés à eux mêmes, tous témoignent du même désir d’être reconnus, écoutés, et aimés. C’est en restant au plus proche d’eux, et à leur écoute, qu’APC a mis en place au fil des années les structures d’accueil adaptées aux situations et besoins divers des enfants rencontrés. ». Texte provenant du site internet de Pomme Cannelle

L’Association Pomme Cannelle est française et ne comprend que des bénévoles. Cependant APC, structure népalaise de l’association qui agit sur place, est une ONG officiellement reconnue par le gouvernement népalais. Elle emploie, à temps complet ou partiel, plus de 40 personnes de nationalité népalaise: responsables des foyers, éducateurs, animateurs socioculturels, cuisinières, éducateurs de rue…

En prenant contact lorsque nous étions en France, nous avons pu transporter pour eux un sac d’affaires paramédicales et faire un don de vêtements et de matériels informatiques. Sur place, nous avons pu rencontrer Hervé, le fondateur de l’association. Il nous a fait visiter 2 foyers. Le premier est pour les enfants vivant dans la rue mais qui tentent de s’en sortir en suivant des formations par exemple. Ce sont souvent des enfants un peu plus âgés qui sont marqués par l’extrême difficulté de leur vie, ils sont durs, ils ont de multiples cicatrices et ont subi les ravages de la drogue. L’autre foyer accompagne les enfants prêts à tomber dans la rue, ils ont encore un lien familial mais vivent de façon précaire, ces enfants sont souvent très jeunes.

J’ai pu, pendant 2 autres journées, aider pour réparer des ordinateurs. Hervé souhaite mettre en place une correspondance par Internet avec une école française et il faut donc bricoler 2 ou 3 vieux ordinateurs pour en faire un en bon état de fonctionnement. Elise, a pu passer une après-midi avec une bénévole auprès d’enfants de 3 à 10 ans. Ensemble, ils ont chanté, dansé, rigolé. Ce sont des enfants en demande d’affection et donc très câlins même s’ils ne connaissaient pas Elise.

Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur cette association que nous connaissons maintenant un peu mieux, n’hésitez pas à nous contacter ou à visiter les sites Internet.


Apr 1 2010

Népal – Katmandou et sa vallée

Katmandou, capitale du Népal, est une ville surprenante et grouillante. Les petites ruelles du centre sont gorgées de magasins, de trishaws, de motos, de taxis, de chiens, de quelques vaches et de piétons qui essayent désespérément de se frayer un chemin. Dépaysement garantie.

Les conducteurs de trishaws signalent leur présence en appuyant sur une bouteille en plastique scotchée par le goulot à une petite trompette, cela est surprenant mais pas encore trop désagréable. Certains taxis ont des klaxons personnalisés aux multiples tonalités, ça change. Mais le pire, sans aucun conteste, ce sont les motos qui roulent le plus vite possible et klaxonnent en permanence pour que la route se libère. Les avertisseurs sonores des motos sont aigus et très puissants, c’est horrible !!!! Voila ce que nous avons détesté à Katmandou. En faisant donc abstraction des motos, nous avons aimé cette ville pleine de vie.

Nous avons passé environ 10 jours à Katmandou et dans sa région. La vallée de Katmandou est classée au patrimoine mondial de l’Unesco mais ce sont en fait 7 sites différents, éloignés parfois de quelques dizaines de kilomètres, qui sont classés. Nous les avons tous visités.

Il y a tout d’abord les 3 « Durbar Square » des villes de Katmandou, de Patan et de Bhaktapur. Ce sont les anciens palais des centres villes, construits dans un style très particulier, en bois magnifiquement sculpté et en brique. C’est la première fois que nous voyons une architecture de ce style. Les palais et les temples sont tous impressionnants mais le plus beau et aussi le plus chère est, sans aucun doute, celui de Bhaktapur. Cette ville nous a enchanté par son calme, la beauté de ses bâtiments et sa vie encore un peu à l’ancienne dans ses petites rues.

Il y a ensuite les 2 temples hindouistes de Pashupatina et de Changu Narayan.

– Pashupatina est un temple très important pour les hindouistes dans lequel on vénère Shiva. C’est aussi un lieu de crémation : lorsqu’une personne décède, elle est incinérée sur un bucher en suivant tout un rituel sur le bord de la rivière Bagmati. Ce lieu nous a marqué et nous a mis mal à l’aise. En effet, c’est ici que se rassemblent beaucoup de mendiants ayant des problèmes physiques (membres coupés, aveugles…), femmes et enfants demandant la charité et de nombreux sadhus qui demandent de l’argent pour se faire prendre en photo, on se croirait à Calcutta. De plus, nous sommes à proximité des familles endeuillées pleurant le défunt, qui préparent et allument le bucher sans aucune intimité. Nous ne comprenons pas vraiment la place des touristes ici.

– Nous avons beaucoup apprécié Changu Narayan, c’est un très ancien et très beau temple, dans un mignon petit village de briques rouges très peu visité par les touristes (nous étions seuls). Nous avons continué notre marche à travers champ une bonne heure depuis ce temple pour rejoindre le village de Sankhu, lui aussi traditionnel et à l’abri du tourisme de masse mais beaucoup plus grand et moins joli.

Nous avions connu les temples bouddhistes mongols avec les offrandes odorantes de lait, beurre, gâteaux, bonbons et vodka. Les offrandes dans les temples hindouistes sont beaucoup plus colorées et beaucoup plus nombreuses. On retrouve du riz, des bananes, du yaourt, des lampes à beurre, des fleurs et du sindur (poudre rouge aussi utilisé pour les tikas que les hindouistes s’appliquent au milieu du front). Le tout ne sent pas mauvais mais laisse une impression de saleté car chaque divinité sculpté dans la pierre est recouverte de ces dons.

Enfin, pour terminer cette présentation patrimoniale, les 2 temples bouddhistes de Botnath et de Swayambhunath (Monkey Temple ou temple des singes).

– Botnath est un des plus grands temples bouddhiste du monde. Avec la multitude de temples environnants, c’est un des repères principaux pour la grande communauté tibétaine réfugiée au Népal.

– Swayambhunath est quant à lui un lieu intéressant car il permet d’avoir un aperçu des pratiques religieuses bouddhistes, de plus il offre une vue panoramique sur Katmandou mais le plus drôle c’est qu’il est occupé pas de nombreux macaques venus récupérer les offrandes pour se nourrir.

Les macaques sont présents dans de nombreux temples et même à Katmandou, ils sont sacrés et donc souvent nourris. C’est ainsi qu’ils n’ont plus peur de l’homme et envahissent certains territoires, ils sont espiègles, voleurs et parfois agressifs.


Mar 28 2010

Népal – Chitwan

Bien qu’on se soit promis de bien se reposer et de ne plus trop bouger après notre trek en montagne, nous sommes repartis pour 2 journées et demie de marche dans la jungle du parc national de Chitwan, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.

Nous avons commencé par une promenade en canoë de 2 heures sur la rivière longeant le parc afin de rejoindre le début de notre parcours. Nous avons aperçus une multitude d’oiseaux (beaucoup de martins-pêcheurs, un magnifique marabout, des perruches, des ibis, des faucons, …) mais aussi 3 beaux gavials (crocodile à la mâchoire longue et fine et aux dents males agencées).

Nous sommes ensuite partis à pied, entourés par 2 guides, un devant et un derrière pour notre sécurité, à la recherche des espèces protégées. Nous nous sommes sentis d’un seul coup peu de choses lorsque l’on sait que nous sommes sur le territoire des rhinocéros unicornes indien, des ours lippu, des éléphants d’Asie ou encore des tigres du Bengale. Avant de commencer la marche, voici les consignes de sécurité promulguées par nos guides et elles ne sont pas anodines, il y a des attaques assez fréquemment, surtout de la part des rhinocéros. A noter que notre seule arme de défense est le bâton en bambou que possède chacun de nos guides. Si un rhinocéros charge, il faut grimper à un arbre, si ce n’est pas possible il faut se cacher derrière un gros arbre et si ce n’est pas possible il faut courir en zigzag et laisser tomber son sac pour gagner quelques secondes. Si un ours attaque, il faut se regrouper tous ensemble, taper au sol avec les bâtons et crier pour essayer de l’effrayer. Concernant le tigre, le guide n’en parle même pas, il attaque rarement et s’il attaque vraiment, il n’y a pas grand-chose à faire…

La végétation est très variée, de la forêt sèche à la forêt très humide en passant par des zones de hautes herbes. Nous sommes passés un peu partout, empruntant des chemins tracés ou coupant au milieu de nul-part. Lors de ces 2 journées et demie de marche en pleine chaleur, facilement 35°C, ce qui change après les -3°C d’il y a une semaine, nous avons pu observer 4 rhinocéros dont 2 fois en plein milieu du chemin. Le second, un mâle imposant faisant environ 4 tonnes, nous a regardé, a marqué son territoire puis a continué sa route… De plus nous avons vu plusieurs crocodiles des marais, une multitude de cerfs, un sanglier et beaucoup de beaux oiseaux mais nous n’avons pas vu d’ours et encore moins de tigres… On peut se rassurer, aucun autre touriste que nous avons rencontré n’en a vu. A titre d’exemple, un guide de l’agence travaillant ici depuis 10 ans n’a vu des tigres que 4 fois (il y en a environ 110 dans le parc).

Lors de cette excursion, nous avons dormi dans un tout petit et très joli village Tharu situé en bordure du parc. L’hébergement est plus que sommaire mais les gens sont accueillants et très souriants, nous sommes ravis.

Après ces longues journées de marche sous la chaleur écrasante, nous sommes heureux de retrouver notre guest house à Sauhara (village principal autour du parc) avec son beau jardin ombragé. Pour terminer notre séjour à proximité de cette réserve,  nous avons fait le classique tour à dos d’éléphant dans la jungle. Après avoir passé de si beaux moments seuls dans le parc, sans un bruit, c’est déconcertant de voir autant de touristes, bêtement assis sur ces éléphants. Mais nous en faisons parti et le pire c’est que nous voyons beaucoup mieux les animaux depuis le dos des éléphants qu’à pied. En seulement une heure, nous pouvons approcher 2 rhinocéros prenant leur bain à quelques mètres de nous, alors qu’à pied nous ne pouvions aller à moins de 50 mètres à cause du danger. De plus les biches ne bougent quasiment pas à l’approche du pachyderme alors qu’elles détalaient de loin aux bruits de nos pas. Nous verrons aussi 2 crocodiles et quelques macaques.


Mar 21 2010

Népal – Trek Langtang et Gosainkund

Nous voila tout juste revenus de notre trek que nous avons fièrement terminé, cela nous a pris 13 jours. Pour être précis, nous avons réalisé 2 treks qui sont l’un à côté de l’autre : le trek du Langtang et celui de Gosainkund. Nous sommes partis seulement avec un guide, nous ne voulions pas prendre de porteur car cela nous semblait bizarre que quelqu’un porte péniblement nos affaires (un porteur peut transporter jusqu’à 24kg de bagages et gagne très peu sa vie). Nous avons alors fait de tous petits sacs afin de ne pas accroitre la difficulté du trek. Les journées de marche débutent tôt le matin vers 7h30 pour finir vers 14-15h, ce qui nous laisse le temps de nous reposer tout en admirant le paysage.

Nous avions choisi ce trek car les paysages sont variés, de la forêt, des vues impressionnantes sur de hauts cols enneigés et aussi parce qu’il est beaucoup moins fréquenté que ceux des Annapurnas ou de l’Everest. Et en effet, nous avons croisé que quelques touristes que nous retrouvions soir après soir, ce qui était plutôt sympa. Cependant, cela reste un sentier aménagé pour les treks, la présence de multiples lodges nous rappelle la place importante du tourisme au Népal. De nombreux Népalais vivent essentiellement grâce au tourisme, leur vie isolée dans les montagnes s’est peu à peu modifiée. Malgré tout, elle reste très rudimentaire avec des conditions climatiques extrêmes, il faut encore aller chercher l’eau et le bois et il y a très peu d’électricité. Nous avons été un peu déçus par l’accueil dans certains lodges, le dialogue se limitait à un simple bonjour et pas grand-chose de plus. Il y avait au final assez peu d’échanges avec les gérants des pensions.

Sur les 13 jours, nous avons du consacrer 2 jours de transport depuis/vers Katmandou. Pour information, la ville de départ du trek, Syabrubesi, ne se situe qu’à 145km de la capitale mais il faut compter 10h de bus pour s’y rendre ; on vous laisse imaginer l’état des routes.

Les 2 premières journées de marche se déroulent entre 2 grandes montagnes en longeant la rivière Langtang Khola. Nous montons rapidement en altitude, un peu plus de 1000m de dénivelé positif par jour, c’est usant. Il n’y a pas de vues dégagées vers les hauts sommets, nous sommes la majorité du temps dans une forêt très calme où des rhododendrons de taille imposante colorent le paysage. Nous observons longuement des singes (langurs), des ruches géantes et de multiples oiseaux colorées. Après cette longue montée de 2 jours, nous continuons plus doucement pour arriver à 3800m d’altitude dans un village de type tibétain. Nous ressentons déjà le manque d’oxygène. Nous sommes sur des plateaux dégagées qui nous permettent d’admirer de hautes montagnes telles que Langtang Lirung (7234m) et Langtang II (6561m) ainsi que de beaux glaciers.

Cela fait 4 jours que nous sommes partis et nous faisons demi-tour pour repasser sous 2000m et repartir sur le trek de Gosainkund. Nous passons par de jolis villages comme Thulo Syabru où les gens cultivent en terrasses. Nous montons en 3 jours vers Gosaikund, site d’un grand pèlerinage hindou au mois d’août, durant lequel des milliers de sâdhus montent jusqu’aux lacs sacrés ; nous admirons ces trois lacs enneigés. Ce sera notre nuit la plus élevée, 4380m, il n’y a que 58% d’oxygène à cette altitude par rapport au niveau de la mer.

Lors de cette ascension, nous avons eu un temps mémorable. Dés le début d’après-midi, les nuages s’emparent de la vallée, on ne voit qu’a quelques mètres, il fait très froid et il neige ou il grêle. Les lodges construits en bois ne sont pas isolés, le vent s’engouffre de partout et les népalais ne semblent pas savoir fermer les portes… Seule la pièce où nous mangeons est chauffée mais uniquement à partir d’une certaine heure et s’il fait suffisamment froid même pour un Népalais. L’attente devant le poêle éteint est parfois interminable. Une fois le feu allumé, nous restons collés au poêle, nous brulons devant et nous sommes gelés derrière. Dans les chambres c’est horrible, la température descend très facilement en dessous de 0, un touriste nous dira grâce à son thermomètre qu’il a fait -3°C. Ha ! Et petit détail, voulant porter le moins possible, nous n’avions pris qu’un seul duvet et Fred dormait avec les quelques couvertures mis à disposition dans les refuges, heureusement elles sont bien chaudes mais ne sentent pas la rose.

Ces petits moments de fraicheurs ont au moins eu l’intérêt d’enneiger toutes les montagnes au dessus de 3500m ce qui n’a fait que sublimer encore ces paysages magnifiques. De plus la vue était malgré tout extrêmement claire et dégagée de 7h à 14h ce qui nous laissait largement le temps d’en prendre plein les yeux. Quel bonheur de marcher dans la neige et sur la glace de bonne heure et couvert chaudement avant que le vent ne se lève. Lors de cette excursion, nous avons pu  admirer d’impressionnantes vues sur Ganesh Himal (7406m), Manaslu et la fameuse chaine des Annapurnas. Nous avons même pu voir au loin un sommet de plus de 8000m.

Le plus difficile pendant ce trek n’est pas le manque d’oxygène ou les longues journées de marche, mais le froid associé au manque de confort. Les lits se résument pour le plus souvent à une planche avec un matelas de 2 ou 3 centimètres d’épaisseur et la nourriture en montagne n’est pas ce qu’il y a de plus attrayant (riz ou pates chinoises essentiellement).

Pour couronner le tout, nous avons été victime d’une indigestion alimentaire dés le premier soir du trek. Nous voulions boire de l’eau de la rivière pour éviter l’accumulation de déchets en plastique et limiter le travail pénible des porteurs. Après cette première journée de marche, nous avons donc rempli notre bouteille avec l’eau de la rivière, mis une pastille purifiante, et nous avons bu 1 litre dans la soirée… S’en est suivi une nuit horrible (crise de fièvre, vomissement, maux d’estomac, vertiges). Impossible de se lever le lendemain matin, c’est la première fois que nous avons été aussi malades en voyage. Cette journée de convalescence nous a empêché de faire une excursion prévue 2 jours plus tard sur un somment à 4600m. On vous épargne les détails des jours suivants, mais il nous aura fallu toute de même 4 ou 5 jours avant de retrouver toutes nos forces et c’est donc en marchant péniblement que nous avons débuté ce si beau trek.