Birmanie – Hispaw
Nous sommes depuis 5 jours à Hispaw, petite ville agréable situé au nord-est de la Birmanie, dans l’état shan. Nous avons passé la première journée à sillonner les champs et les environs à la rencontre des habitants et des paysans.
Accompagnés d’un guide, nous sommes ensuite partis pour 2 jours de trek, dans les montagnes qui abritent des petits villages Palaung isolés. Il faut compter une demi-journée de marche difficile pour accéder aux plus proches. Nous avions peur que cette excursion soit adaptée aux touristes, nous ne voulions pas tomber dans la démonstration artificielle des traditions. Finalement, cette région, comme le pays en général, étant encore assez peu touristique, les habitudes des villageois n’ont pas été modifiées ou perturbées pas ces quelques visites. Dans le village le plus reculée, les enfants ne nous interpellent pas comme habituellement avec de grands sourires, mais nous regardent de loin et certains se mettent même à pleurer. Cette réaction déstabilisante est cependant vite effacée par le sourire des parents qui consolent leurs enfants, ces derniers nous cherchant alors du regard quelques minutes plus tard.
Ici comme Mongolie, quelques familles acceptent de nourrir et de loger les randonneurs, contre une contribution choisie par nos soins. C’est une famille nombreuse qui nous a accueillis, des grands-parents aux petits enfants, avec laquelle nous avons pu partager quelques repas et quelques moments de vie. Nous avons dormi dans la maison, à même le sol avec quelques couvertures, ici les nuits sont très froides.
Lorsque nous étions au milieu des montagnes, nous avons pu avoir une discussion intéressante avec un homme concernant la situation politique du pays (dictature militaire). Il est triste de voir son pays dans cet état et semble très septique quand à une éventuelle amélioration à court ou moyen terme. Les généraux gèrent tout et utilisent tout l’argent. La discussion s’arrête assez brutalement, il semble inquiet et nous dis même qu’on pourrait être des agents secrets pour les militaires. Il conclut en disant qu’une telle discussion en ville, avec une oreille indiscrète, pourrait lui couter la prison.